Le jour où j’ai été intégré

!!Attention, post engagé sur des sujets pas toujours faciles !!

Il y a des jours où je me dis que tout est lié.

Dans 15 jours, départ pour des vacances « all inclusive » (comprendre open bar).

Sortie ce jour du trailer de The Hangover II :



Le film sort pour le Memorial Day aux US. Je ne connais pas la date de sortie en France.

Je suis donc un brin branché fête et alcool présentement.

!!Attention, minute culturelle avant propos engagé, comme ça, même si vous n’êtes pas d’accord avec moi, vous n’aurez pas tout perdu !!

« Cette appellation ne fut officialisée qu'en 1967. En 1971, le Président Richard Nixon déclara la date du dernier lundi de mai comme jour férié. Les services religieux de cette cérémonie comprennent la lecture des noms des soldats morts en service durant l'année précédente.
Chaque année, le président américain se rend au cimetière d'Arlington, dans la banlieue de Washington DC et des défilés sont organisés dans tout le pays. Le Memorial Day marque le début de la saison estivale aux États-Unis. », Wikipedia.


Et là, c’est le drame.
Hier, une collègue est revenue d’une semaine aux assisses où elle a été juré dans deux affaires de viol. Elle est revenue un peu secouée. On le serait probablement à moins.

Et hier soir, on a eu droit à une sortie de Valérie Pécresse.
[Valérie Pécresse a annoncé ce jeudi plusieurs mesures visant à éviter, dès la rentrée 2011, les dérapages habituels de ce genre de soirées [ndlr : i,e les soirée étudiantes]. Sera notamment rendue obligatoire la déclaration préalable en préfecture.
Humiliations, comas éthyliques, accidents de voiture, viols... et même décès. Les dérapages lors des week-ends d'intégration (communément appelés "bizutage") sont courants depuis des décennies et régulièrement condamnés. En vain. Après avoir pris des mesures d'urgence à la rentrée dernière à la suite d'accidents graves, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche avait demandé un recensement des pratiques d'intégration aux préfets et recteurs et confié à Martine Daoust, recteur de l'académie de Poitiers, une mission sur "les soirées étudiantes et week-ends d'intégration". Cette dernière a rendu son rapport ce jeudi. (...)Valérie Pécresse a largement repris les préconisations du rapport Daoust dans les mesures annoncées jeudi qui doivent entrer en application dès la prochaine rentrée universitaire. Il s'agit de "renforcer notre dispositif de prévention et de lutte contre les dérives liées à ces manifestations étudiantes", a indiqué la ministre. La mesure la plus importante est de rendre obligatoire la déclaration en préfecture ou en mairie de ces soirées par les organisateurs], La tribune, 24/02/2011

En tant qu’ancien de prépa et ancien d’école, mais aussi en tant qu’être humain (les deux ne sont pas incompatibles J), j’ai envie de réagir.

Oui, la prévention et l’explication des conséquences de la prise d’alcool sont de bonnes initiatives. La consommation de drogue (oui, l’alcool devrait être assimilé à une drogue mais çà n’arrangerait pas les caisses de l’Etat) doit se faire en comprenant les conséquences sur la santé de chacun. Comme ça, les gens ne pourront plus faire les innocents et les saintes nitouches. « Oh, je ne savais pas que c’était mauvais. ». Personnellement, je connais les conséquences mais ça ne m’empêche pas de boire régulièrement. 
Mourir de ça ou d’autres choses. Il y a tellement de personnes qui font très attention à leur santé qui chopent des saloperies de cancer et autres maladies dégénératives et d’autres qui ont une vie de débauche et qui meurent pépère à 85 ans...

Oui, il faut empêcher et condamner le viol, un des actes les pires qui soit.
A la cruauté du viol vient ensuite souvent l’humiliation du procès où chaque seconde de la scène est décortiquée, chaque acte de la victime avant et pendant l’acte est disséqué. C’est notamment cela qui a pas mal marqué la collègue qui était aux assises cette semaine. En plus de la glauquitude de la chose.

Mais prendre des actes isolés (enfin je l’espère) ou du moins ne sortant malheureusement pas de l’ordinaire et faire de la démagogie politicienne je trouve ça très naze.Ce genre de stigmatisation d'une catégorie de personnes ou d'une couche de la population peut être rapproché, dans une moindre mesure, à ce qui se passe avec le débat sur l'identité nationale ou celui sur l'islam.

D’une manière générale, j’ai l’impression que depuis 15-20 ans, on a fait de grands progrès en ce qui concerne le bizutage.
Personnellement, que ce soit en prépa ou au week-end d’intégration, il n’y a pas eu d’humiliation. Certaines écoles sont encore un peu dures, telles les beaux arts ou médecine avec un « bizutage » qui durent plusieurs jours ou plusieurs semaines, mais si débordements il y a, des lois existent déjà pour cela.
Concernant les écoles de commerce, j’ai pas mal de mes amis/connaissances qui en ont fait et aucun n’a fait état d’actes répréhensibles ou de situations autres que celles que l’on peut trouver dans n’importe quelle boite, en féria ou autres soirées à Ibiza.

Pendant ma prépa, on a fait une bataille d’oeuf/huile, mousse à raser, farine... Les bizuths avaient autant de munitions que les anciens pour se défendre. On avait le choix d’y aller ou pas. Et il n’y avait pas d’alcool. Sont ensuite venues quelques soirées où on allait dans les soirées de grandes écoles en boite, avec les mêmes comportements que dans n’importe quel bar de vacances ou boite.

Je ne pense pas qu’on puisse parler de bizutage pour les week-ends d’intégration. Déjà, c’est un acte volontaire (comme mon bizutage en prépa) puisqu’il faut s’inscrire et payer le voyage. En début d’année scolaire, à la suite du week-end, sont crées les groupes de travail et quand on fait connaissance, on ne demande pas au gens si oui ou non ils ont fait l’intégration pour ensuite les discriminer.

Pour ce qui se passe pendant le week-end d’intégration, là encore, pendant mon week-end, personne n’a été forcé de boire. Certes l’alcool est « à volonté », des anciens passent avec de l’alcool mais les gens sont libres de leur choix et « à volonté » au sens premier signifie que l’on peut ou non consommer.
Les gens en moyenne, même si l’alcool est libre, ne boivent pas au cours de la soirée beaucoup plus que les adultes actifs dans les bars et les boites de la région parisienne.

Pour éviter la démagogie et prouver le bien fondé d’une telle démarche, j’aimerai que Valérie Pécresse donne les chiffres moyens des comas éthyliques, accidents de voiture liés à l’alcool, viols en France au cours d’un week-end. Il faudrait ramener ce chiffre aux chiffres liés aux week-ends d’intégration ramené à une période de temps comparable (ça y est, j’ai perdu mes 3 lecteurs).
Et alors, si les chiffres sont très différents, l’initiative peut être justifiée au nom de la santé et de l’ordre public. Mais s’il est proche ou inférieur, c’est purement de la politique politicienne.
Et de toute façon, une inscription en mairie ou en préfecture n’y changera rien sauf à ce qu’il y est des directives pour limiter ce genre d’évènement.
Mais alors s’il n’y a pas plus d’écarts que la moyenne nationale, alors il faut baisser le nombre de discothèques, limiter les ferias, interdire les pubs pour les ventes d’alcool, pub qui ont fait leur retour (cohérence gouvernementale quand tu nous tiens)...

Et si les week-ends d’intégration sont interdits, les jeunes iront faire la fête en boite ce qui ne changera rien. On a essayé de limiter la consommation de cigarettes et celle-ci se maintient quelque soit le prix du paquet. Je pense que pour l’alcool, c’est pareil.
Même s’il faut payer plus cher pour boire, les jeunes et les moins jeunes continueront de consommer de l’alcool, pour se désinhiber, parce que l’alcool peut être festif, parce qu’un verre de vin avec un morceau de fromage, c’est franchement pas mal.

Pour revenir aux viols, oui, l’alcool favorise probablement le passage à l’acte et les victimes, du fait de leur état alcoolisé, sont probablement moins à même de résister à leur agresseur.
Encore une fois, les viols existent malheureusement partout et dans toutes les couches de la société. Et la plupart des violeurs passeraient in fine probablement à l’action, même sans alcool. On est un détraqué ou on ne l’est pas. L’alcool ne justifie rien.

L’être humain doit être à même de se dominer ou de subir les conséquences de ces actes.

Ce sera ma conclusion.


Au plaisir.

xXx


Pendant la rédaction de ce post, l’auteur est tombé sur :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=VA770wpLX-Q

1 commentaire:

  1. Bonjour ,il vaut mieux prevenir que d'interdire les wei,et pourtant je suis farouchement anti bizutage!

    bye,Gilles

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