Le jour où mon fantasme d’enfance a disparu

Petit, j’allais à l’école avec un certain nombre de voisines.
Au collège, nous avons ensuite fait le chemin jusqu’à l’arrêt de bus ensemble (aller-retour).

Parmi ces voisines, Britney (son prénom a été changé pour conserver son anonymat).
Physique calqué sur celui de son père c’est-à-dire plutôt costaud avec un visage en arrondis, surtout au primaire.  Au collège, jusqu’à la troisième, comme les filles étaient plus grande que les garçons et grandissaient à vue d’œil, Britney s’est affinée petit à petit !

Le fait de faire le trajet avec ses filles me comblait de joie.
J’avais 3-4 filles pour moi tout seul, loin des groupes de garçons qui tournaient autour.
Parmi ces filles j’appréciai donc particulièrement Britney.
25 ans après, je me dis qu’à l’époque, elle m’aimait bien.
L’espoir fait vivre il parait. Et ne plus avoir d’espoir c’est accepter de mourir.

Il faudra aussi que je vous raconte le jour où j’ai décidé que je mourrai jeune (tout est relatif) et seul.

Britney depuis le primaire faisait partie du clan des filles populaires et plutôt mignonnes (l’un étant le corollaire de l’autre).
Moi, celui des mecs non sportifs et surtout pas footeux, un peu gras et maladroit avec les filles.
Je m’accrochais comme tout loser aux basques des footeux bien foutus et surs d’eux et fréquentait donc le groupe. Mais je n’avais aucune chance de conclure, le savait et ma timidité naturelle envers l’autre sexe m’en aurait de tout façon empêcher. Ainsi, en quatrième, lors d’un voyage en Allemagne, je faisais une maquette dans un coin pendant qu’un des gars populaire trainait dans la même chambre avec 2-3 filles du groupe. La loose totale.

Au lycée, toutes ces dames sont devenues plus femmes et  Britney est devenue très mignonne. Pour ne rien gâcher, elle n’était pas non plus parmi les « greluches » sans cervelle. J’étais cependant plutôt amoureux d’une fille de ma classe en première et terminale car je n’étais alors plus dans la classe de Britney.

Avec Britney, on a suivi des voies différentes et je ne l’ai plus vraiment revue pendant des années.
Je l’ai croisé de loin de temps à autre tant que nous étions encore voisins.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais de façon récurrente, Britney au fil des ans est venue hanter certaines de mes nuits. Une Britney adulte toute mimi. Et je ne rêvais pas qu’on faisait une belote. Pourquoi Britney parmi les différentes filles du groupe ? Au nom des moments passés ensemble entre l’arrêt de bus et la maison au collège ?

Je l’ai recroisé une fois ou deux fois au fil des ans. Avant de faire ces rêves (attention, ce n’était pas toutes les nuits, plutôt une fois tous les deux-trois ans (time flies)…).
Une fois vers mes 20 ans, elle bossait dans le même centre commercial que moi.
J’avais du la croiser beaucoup plus tard dans les transports avec son mec.
Il y a deux ans, peu de temps après avoir rêvé de Britney, de ces rêves qui semblent tellement réels, sur faceb00k, une nana du groupe école maternelle/primaire/collège/lycée a repris brièvement contact avec moi et m’a appris que Britney se mariait. J’ai encore rêvé une fois de Britney depuis.

Et il y a 10 jours, le choc.
Depuis 6 mois, avec les coupaings, on fréquente un bar/restaurant.
Il y a 10 jours donc, il s’est avéré qu’un des piliers de bar qui était là tous les soirs et week-ends (oui, on peut donc me caser dans les piliers de bar, mais je vais me soigner) est en fait le mari de Britney. Un pilier de bar au crâne rasé qui ne ressemble à rien.
Comment je l’ai su ? Et bien Britney semble habiter dans le coin, être une habituée (elle venait jusque là peut être quand on n’y était pas, telle le loup) et elle est venue passer la soirée avec son cher et tendre et leur gamin de un an et demi (par comparaison avec mon propre neveu).
Je pense qu’elle m’a reconnu mais on s’est superbement ignorés (timidité/connerie, quand tu nous tiens). Elle est toujours mimi mais a le regard assez vide (elle l’avait déjà la dernière fois que je l’avais croisé il y a des années) et c’est important le regard ! Le fait de devoir s’occuper de son fils, plutôt seul (si on en juge par la présence du mari au bar) est bien sûr facteur de fatigue donc de regard un peu vague.
Je crois que la voir là (je l’ai revu dimanche dernier dans le bar à l’occasion du match Irlande/France), dans un bar, avec son fils et un mari qui ne semble pas très intéressant va fortement contribuer au fait qu’elle ne revienne pas hanter mes nuits.

On se rapproche donc de plus en plus du désespoir et de la mort :)

Au plaisir.

xXx

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